3ème jour : Mardi 8 Août 2000 - Morêt sur Loing / Lorrez le Bocage
Si vous avez bien suivi notre périple, vous vous souvenez que nous étions arrivés hier soir au Carrefour des Ecouettes (je vous avais pourtant bien prévenus de retenir ce nom !). Et voilà que vous nous retrouvez ce matin au départ de Morêt sur Loing ???
Là, ça demande quand même quelques explications ! Je vous rassure, il ne s’agit pas de télétransportation.
Donc, la nuit a à peine commencé pour nous, même pas le temps de froisser le duvet, qu’on était déjà en plein cauchemar (là, j’en rajoute un peu mais j’essaye de vous mettre dans l’ambiance…). Je m’explique :
Nous avions monté notre tente dans un coin sympa, accueillant, bref, idéal ; juste 2 ou 3 mosquitos qui ont fui rapidement, écoeurés par l’odeur du répulsif à la citronelle. Donc idéal, disais-je !
Organisés comme nous sommes, nos affaires étaient bien rangées (pour pouvoir décamper au plus vite au cas-où !).
Je finissais juste le massage* à Eric, quand nous avons entendu du bruit. Un promeneur égaré ? un scout perdu au fond des bois depuis une semaine ?
Eric m’envoie en première ligne, en bon petit soldat, j’ouvre prudemment la toile pour regarder à l’extérieur, et là, à 20 m de la tente, j’aperçois un animal, que je prends tout d’abord pour un chevreuil, puisque celui-ci est à moitié caché dans les fougère. Comme la nature est belle ! Pour l’instant, je ne vois que son arrière-train. Bizarre, il a de grosses fesses… soudain, un doute me vient, et dissipé dès que nos regards se croisent…. Aaaahhh !… je n’en mène pas large d’un seul coup : Un san-san, un gli-gli, un SANGLIER !!! Sauve qui peut !!!
Eric me dira plus tard : « j’ai vu que tu avais un drôle d’air à ce moment là »… parole du colonel qui est resté à l’arrière poste !
A l’abri, bien maigre, il faut le dire, de notre toile de tente, armés d’un couteau plus destiné à tartiner les sandwichs qu’à chasser le fauve, nous restons sans bouger. Nous sommes prêts à bondir au dehors, au cas où l’animal serait tenté de venir nous faire une petite visite de courtoisie, attiré surtout par nos provisions. Ça aime les Grany et la « Vache qui Meuuuhh », un sanglier ?
5 minutes à attendre que Monsieur, ou Madame ? (de loin, je n’ai pas eu le temps de voir !!!),
veuille bien s’éloigner.
Eric s’élance hors de la tente (ça y est, il prend le commandement des opérations !)… en aboyant !!! Radical ! le sangler s’enfuit ventre à terre sans demander son reste… Mon aboiement de chihuahua n’a pas dû l’impressionner, je pense qu’il a flippé devant la bête hirsute, pleine de poils (pas de méprises, je veux parler d’Eric, bien entendu !) et dont l’odeur, malgré une petite toilette avec des lingettes, n’a sûrement rien à envier à celle d’un cochon sauvage.
Une chance, donc, que nos affaires étaient en ordre et qu’il faisait encore jour. L’opération « parés à décamper » est lancée.
On remet en toute hâte les chaussures qui ont à peine eu le temps de refroidir, on re-démonte notre tente, on replie à grands regrets nos duvets, et on remballe le tout en quatrième vitesse, des fois que le sanglier soit parti chercher du renfort ! On sort la carte et la torche : après cette petite frayeur, on décide de ne pas traîner plus longtemps au Carrefour des Ecouettes.
*(massage des mollets et des pieds, pas le temps de penser à autre chose en rando !!!
Hum, j’adore l’odeur de cette crème à base d’huile essentielle de lavande, elle restera persistante très longtemps malgré le lavage des duvets à l’arrivée)