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5 janvier 2000 3 05 /01 /janvier /2000 00:30

6ème Jour : Vendredi 11 Août  -  Mézille / Clameçy

 

 

On a enfin sorti la dernière carte IGN. Au fur et à mesure que nous avons rangé les différentes cartes, c’était un peu plus de chemin parcouru. Bon, on n’y est pas encore non plus ! Poursuivons nos efforts, hop, hop, hop !

Ce matin, nous avons fait 15 bornes, cependant, les premiers kilomètres à la fraîche n’ont pas été si faciles que ça. La fin de matinée a été de plus en plus difficile en raison de la chaleur croissante et de la fatigue générale.

Nous sommes arrivés à Saint Sauveur en Puisaye. St Sauveur… quel doux nom ! Nous faisons la sieste dans le parc du château. Nous avons déplié et mis la tente à sécher, de vrais romanos ! Et que dire de l’étalage de nos chaussettes en plein soleil ! 3 paires chacun, soit 12 chaussettes. Impressionnant. On a une méthode pour les faire sécher : à chaque pause, on change de chaussettes, en alternant de la couleur la plus claire, à la plus foncée. Et j’accroche les paires mouillées au dos du sac. Résultat, quand on marche, le vent me ramène des effluves de chaussettes pas très fraîches. Quel fumet, hum… ! En réalité, grâce à ce système, ça n’empeste pas, ce qui nous étonne fort, d’ailleurs.

 

Hourra ! On a ENFIN vu le premier panneau « CLAMEÇY », ces 7 lettres tant attendues. Ça sent la maison, pour celui qui a vraiment bon flair, car il reste malgré tout 25 kilomètres.

 

 

 

Nous sommes déjà le Samedi 12 Août, ENFIN arrivés à bon port. Voici le résumé, tant attendu, de la dernière partie : l’ultime étape Saint-Sauveur/ Clameçy.

 

L’après-midi a été très longue. Nous avons, heureusement, bénéficié d’un peu plus d’ombre, au contraire de la journée de Jeudi. On sent que l’organisme réclame du repos. D’ailleurs, Eric et moi ressentons à chaque fois et au même moment, des symptômes identiques du « ras-le-bol » : pieds qui chauffent, muscles douloureux… A chaque pause, la reprise est de plus en plus difficile. On enchaîne les côtes et les descentes, ces dernières étant, paradoxalement, plus douloureuses à causes des chocs engendrés.

 

En tout cas, bonne nouvelle : ça sent le pays nivernais. On ne voit pas beaucoup de voitures immatriculées 58, nous sommes encore dans le 89, mais on surveille ! En fait, on voit passer plus de voitures de Parisiens venus passer le Week-End du 15 Août à la campagne. Quand ils nous doublent, je suis sûre qu’ils doivent se dire « j’aimerais pas être à leur place… ». Ou encore : « quels fêlés, par cette chaleur ! ».

 

Nous entrons dans un pays plus verdoyant, moins de grands champs cultivés, plus de prés entourés de haies. Dans un pré, j’aperçois une pierre à sel. Ça me fait penser à nos pastilles de sodium pour la récupération. On a droit au même régime que les vaches, ça fait plaisir…

 

En tout cas, c’est décidé ! Quitte à faire plusieurs pauses et arriver au bord de l’épuisement, même à 4H du mat’, on veut arriver dès ce soir à Clameçy. Ce sera la dernière étape ou rien ! Pourquoi monter la tente alors que l’on est à 15 bornes d’une bonne douche et d’un lit (qu’on trouvera confortable même si on préfère notre matelas !), ça nous motive un tantinet !

 

Pour y arriver dans de bonnes conditions, on s’offre une pause à Etais pour un menu des gastronomes en culottes courtes, heu… je veux dire en short. En fait, pas le sempiternel sandwich jambon-Kiri (justement, il ne me fait plus rire, j’en ai assez du même menu !), mais des rillettes de thon. Le thon, c’est bon, le jambon, ras l’pompon ! Ça permet également d’alléger un peu mon sac et de finir les provisions.

Il reste suffisamment à boire pour avaler les derniers kilomètres. Si on devait analyser le contenu de la poche à eau, on y trouverait un mélange bizarre :

Un peu d’eau plate, un peu d’eau gazeuse (de sources diverses et variés du fait du hasard de nos ravitaillements), et du coca (light et normal)… En fait, c’est un peu comme une recette de cuisine : un peu de sel, un peu de sucre, des vitamines. C’est 50% bio, pour le reste… !

 

Et c’est parti pour les 15 derniers kms, il est 21H30… avec la certitude de finir ce soir et réaliser notre challenge. Ce soir, séquence « Extrême » (ou la limite de nos capacités). Etape de nuit. Nous allons également battre le record de distance sur une étape (57 kms) et de cumul total, à 258 kms. Attention, ça ne rigole pas. Pourvu que le podo fonctionne jusqu’au bout pour en attester !

 

Nous avons également droit à la séquence « Auto-Stoppeurs » : alors que nous quittions Etais à la tombée de la nuit, un automobiliste, bon samaritain, s’est arrêté à notre hauteur. En fait, il a fait demi-tour en nous voyant car dans l’après-midi, il nous avait déjà croisé vers Saint-Sauveur. Il a voulu en avoir le cœur net : si, si, c’est bien les mêmes fous ! Il a eu pitié. On a quand même refusé son offre. N’importe quel campeur avec son barda sur le dos aurait sauté sur l’occasion. Pas nous. Notre aventure aurait été moins belle. Et puis, quand on part pour souffrir, autant souffrir jusqu’au bout. Ça fait tellement de bien quand on s’arrête !

Le corps envoie des SOS. Help ! ça suffit. 57 bornes, c’était pas prévu ! Normalement, on avait dit pas plus de 40…

 

Autre séquence frissons, dans la nuit, munis de notre Maglite, on signale notre présence à chaque fois qu’une voiture nous croise. Normal. Jusqu’à maintenant, tout s’est ben passé. Jusqu’au moment où Fangio déboule avec sa Supercinq (je n’ai rien contre les conducteurs de Super 5, pourtant !), se dirige droit sur nous sans ralentir et fait un travers dans l’herbe, prêt à se planter dans le champs. La cata !!!

Eric et moi avons le même réflexe : anticiper la réaction du conducteur, visiblement pas très sobre, et essayer de se sauver du bon côté. Ouf ! Il est revenu par miracle sur la route. Il n’a pas dû le faire exprès, vive la 5 Super. Encore un qui a loupé l’examen d’entrée de l’école des cascadeurs.

Le plus drôle, c’est que malgré la fatigue et le poids du sac, une petite montée d’adrénaline comme celle-là nous a donné un coup de fouet pour courir!!!

 

On parvient à Billy, arrêt obligatoire sur la place du village (le fameux banc près de l’église, toujours présent quand on a besoin de lui !), nous sommes crevés. D’un commun accord, on décide de finir les 8 derniers kms SANS PAUSE. Et pour cause, on ne pourrait plus re-décoller, obligés de dormir dans le fossé, sinon. En effet, nous sommes au bord de la crampe, la machine donne vraiment des signaux d’alarmes ! Aïe Aïe Aïe ! Plus on approche de Clameçy, plus les pas font mal, plus les mètres ressemblent à des kilomètres…

 

YEEESSSS !!!!!!!!!!!!!! on passe ENFIN le panneau « CLAMEÇY », pas de fanfare. Nous sommes déçus. En fait, nous ne sommes pas contents mais plutôt soulagés. Allez, il y a quand même la fierté d’avoir réussi.

Il est 1H30 du matin. Nous avons marché 258 kms en 6 jours…!!!!

 

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  • : Z'aime bien les sandouisses bons!!!
  • : Août 2013, 100 km à pieds dans le Morvan avec 2 ânes. Août 2010, 850 km à vélo, on a ressorti nos "charriottes", dernière année, car les filles grandissent. Août 2009, près de 860 km à VTT avec nos 2 puces dans les remorques vélo. Août 2008, 330 km à pieds avec les poussins dans les poussettes. Août 2006, 220 km à pieds avec Clémence alors tout juste âgée d'un an...! Août 2000, 258 bornes à pieds en 6 jours et camping sauvage... etc, suivez les vacances d'une famille nomade
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